La Galerie Noel Guyomarc’h est heureuse de présenter l’exposition Trait d’union, réunissant pour la première fois, Nina Sajet, Philip Sajet et Beate Klockmann. Le projet initial était une première exposition individuelle au Canada de Philip Sajet, artiste hollandais reconnu internationalement. Au cours de nos nombreux échanges, nous avons finalement opté pour un trio, en invitant Nina Sajet, sa fille, jeune artiste brillante privilégiant la porcelaine pour créer ses œuvres théâtrales, et Beate Klockmann, conjointe de Philip, artiste accomplie dont les créations techniquement impeccables aux constructions complexes et aux lignes animées sont réalisées en or, argent et émail. Philip joue dans les contrastes. Maîtrisant les techniques de fabrication traditionnelles, il provoque par des combinaisons et des juxtapositions inattendues de matières et de formes. Les oppositions motivent son travail et sa réflexion.

Formée à l’ArtEz, Arnhem, Nina Sajet, jeune artiste hollandaise, puise son inspiration dans le quotidien, notamment ce qui se rapporte à la nourriture. Les fruits, puis les poissons ont offert à Nina des défis pour les traduire en bijoux de porcelaine, analysant les formes et les parties les plus attrayantes. À la fois sobres, volumineux et animée, ses créations s’imposent en force, telles des natures mortes, si magnifiquement détaillés par les peintres hollandais du XVIIe siècle.

Après avoir suivi une formation d’orfèvrerie à Zella-Mehlis sous la direction de R. Koch de 1990 à 1994, Beate Klockmann étudie la bijouterie à l’université Burg Giebichenstein où obtient son diplôme en 2011. Elle enseigne maintenant au département de gemmologie et design de bijoux de l’université d’Idar-Oberstein. «Wolfgang Koch m’a appris à respecter et aimer l’orfèvrerie. Dorothea Prühl m’a expliqué qu’il était important de franchir une limite pour donner à l’objet la force qui lui permettra de toucher les gens. Philip Sajet m’a énormément encouragée et il m’a appris à garder mon calme. Quand je suis heureuse, je crée des bijoux, mais parfois j’ai envie d’être heureuse, et donc je crée des bijoux».

 

Créateur de bijoux néerlandais, formé à la Gerrit Rietveld Academy d’Amsterdam (1977-1981) Philip Sajet a fini son apprentissage auprès de Francesco Pavan à Padoue en Italie. Il fait partie avec Robert Smit, Annelies Planteydt et Willem Honing des créateurs qui au milieu des années 1980, redécouvrent l’or, suscitant une petite révolution dans le monde non conformiste de la création de bijoux aux Pays-Bas. Il utilise les pierres de façon inhabituelle pour ce pays, alliant pierres précieuses taillées et simples cailloux trouvés dans la nature. Son œuvre, où il est parfois difficile de trouver une ligne intrigue. Il réalise principalement des pièces en contact avec la peau, parures de cou, bracelets, boucles d’oreilles et bagues. Il se consacre exclusivement aux bijoux, ne s’autorisant aucune échappée vers d’autres disciplines. En 1996 il a commencé à exposer, et son curriculum est impressionnant.

Son travail mélange à la fois une technique exceptionnelle et l’amour du brut et du non poli. Pierres fausses et vraies, cornes, cristaux, métal rouillé sont utilisés dans un état et une taille qui rappellent leur origine. Un métal précieux, habituellement l’or, rompt cette règle, ou plutôt souligne la nature complémentaire et contrastée de prétendus opposés : idée/réalisation, concept/émotion, vrai /faux et ainsi de suite.