Contemplation
Bijoux contemporains d’artistes japonais
Mari Ishikawa, Reiko Ishiyama, Kaori Juzu, Takashi Kojima, Kazumi Nagano, Michihiro Sato, Fumiki Taguchi.
Pour découvrir toutes les collections – Contemplation
Du 30 avril au 29 mai 2022, la Galerie Noel Guyomarc’h vous invite à sa nouvelle exposition intitulée Contemplation réunissant les œuvres de 7 artistes japonais. Cette sélection propose une incursion dans un univers ou la recherche esthétique et conceptuelle est à la fois forte, poétique et délicate.
L’histoire du bijou au Japon est très récente. Traditionnellement les femmes japonaises portaient des kimonos et des parures pour les cheveux bien plus que des bijoux. Les objets tels que les ceintures, les épingles à cheveux et les éventails, magnifiquement conçus mais toujours dans un but pratique, étaient pour leur part portés pour des occasions sociales et religieuses. Vers le milieu du 19ième siècle, alors que le Japon fut forcé par les États-Unis de mettre fin à son isolement et de s’ouvrir à l’Occident, ses habitants se retrouvèrent confrontés à de nouvelles cultures et pratiques. C’est alors que débuta une production locale de bijoux inspirée du style classique occidental. C’est ensuite dans les années 60 que le bijou contemporain qui exempt du poids d’une tradition bijoutière, sera notamment propulsé par la Japan Jewellery Designer Association, instigatrice de nombreuses expositions et de collaborations avec des institutions d’enseignement étrangères. Les créations japonaises se démarquent de par leur sensibilité aux matières, aux finis et aux traditions ancestrales.
Cette introduction historique met en contexte la sélection des artistes japonais choisis pour cette exposition. Parmi ceux-ci, plusieurs ont reçu leur formation dans d’autres pays, certains y sont restés, et d’autres sont retournés dans leurs pays d’origine. Quelles influences l’enseignement a-t-il sur la création? Ils parviennent tous à tirer avantage de ces dualités culturelles en conciliant l’excellence de l’artisanat japonais et les influences artistiques de leurs pays d’adoption. De magnifiques créations originales vous attendent.
Vivant à Tokyo, Kazumi Nagano a étudié la technique de peinture Nihonga dans les années 70 avant de s’orienter vers le bijou en 1996 auprès de la renommée Minato Nakamura. Revisitant la technique de l’origami, Nagano crée de magnifiques broches tissées puis pliées en des formes abstraites organiques, employant le crin de cheval et différents fils d’or, de soie ou de nylon.
Michihiro Sato, installé à Fukui au Japon, a étudié à la Porfzheim University et a obtenu sa maitrise à la National Academy of the Art d’Oslo. Souvent décrites comme sensibles, fragiles et poétiques, les œuvres en papier de l’artiste représentent un défi d’exécution, inspirées par la flore japonaise, ses œuvres rendent hommage à la nature qui l’entoure.
Originaire de Fukuoka, Kaori Juzu s’installe à Bornholm, au Danemark, après avoir terminé son apprentissage auprès de l’orfèvre Per Suntum en 2008. Ses bijoux sont le résultat d’expérimentations incessantes des qualités expressives de la technique de l’émaillage. Séduisantes et contemplatives, ils ne cessent de surprendre par leurs compositions rythmées.
Après ses études de 1994 à 2000 à l’Académie des beaux-arts de Munich, Mari Ishikawa élit domicile dans cette ville bavaroise. Avec (Un)Locked, une série de clefs rouges inspirée de la situation actuelle, elle invite à l’espoir. Borrowed Scenery, composée de pendentifs et de broches, exprime le décor d’emprunt (Shakkei en japonais) à la fois par la matière, ici des kimonos, et l’acte de le porter. Ses œuvres au caractère autant tactile que spirituel invitent à découvrir les multiples sensations que ses œuvres évoquent et éveillent en nous.
Né en 1977 à Tokyo, Fumiki Taguchi fut initié au bijou à travers un apprentissage dans l’atelier de Hiramatsu Yasuki, avant de poursuivre ses études à la Tokyo University of Arts. Les œuvres proposées pour cette exposition confondent. En employant de l’argent ciselé pour simuler des pierres précieuses, il déjoue notre perception de ses broches ou pendentifs. Fortes et délicates à la fois, ses œuvres rappellent des blasons ou des écussons, la superposition de couches successives évoquant des souvenirs tangibles.
C’est à son arrivée à New York dans les années 80 que Reiko Ishiyama s’initie à la création de bijou, après avoir passé plusieurs années à travailler en sculpture alors qu’elle vivait au Japon. Son nouveau corpus d’œuvres, très différent de ses collections précédentes, est composé d’objets trouvés au hasard qu’elle manipule pour leur offrir une nouvelle vie.
Takashi Kojima vit et travaille au Japon. Caractérisés par des structures géométriques impeccables en argent et pierres taillées, les créations de cet artiste s’inspirent tout autant de l’architecture que de la culture manga et anime, comme les personnages Transformers, très populaires au Japon.
Cette exposition est présentée du 30 avril au 29 mai 2022.