Pearl

Exposition 

PERLE / PEARL

16 mars – 27 avril 2024

Vernissage en présence de Melanie Georgacopoulos & Brooke Marks-Swanson

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Montréal, le 10 mars 2024 – PERLE / PEARL est une exposition itinérante, initiée par un groupe d’artistes qui se sont rencontrés dans le cadre de leur enseignement au Central Martins BA Jewellery Design Course : Caroline Broadhead, Lin Cheung, Melanie Georgacopoulos, Maria Militsi et France Wadsworth Jones. Avec une pratique dans des domaines artistiques variés, abordant des sujets différents, elles partagent cependant toutes une fascination mutuelle pour la perle.

Sur une proposition du groupe, la galerie hôte pouvait inviter cinq artistes de son choix pour enrichir les points de vue sur la perle. L’invitation a été envoyée à Helen Britton, Monika Brugger, Ambroise Degenève, Brooke Marks-Swanson et Tehri Tolvanen qui ont tous répondu avec enthousiasme.

Objet de désir convoité, la perle a été un indice de valeur important au fil du temps dans de nombreuses cultures. Chargée de mythes, de symbolisme et de préconceptions, la perle est à la fois un matériau naturel, un symbole de statut social, une déclaration de mode, un détenteur de sentiments, de mémoire et bien plus encore. Fascinantes par le mystère de leur formation, cultivées plutôt qu’exploitées, les perles conservent un attrait durable traversant les époques et les cultures. La perle semble intemporelle.

Plus précisément, le collier de perles est peut-être l’une des formes de bijoux les plus largement reconnues, un objet qui attire particulièrement Lin Cheung. La suggestion selon laquelle l’attrait universel d’un collier de perles est dû au fait qu’il est considéré comme inoffensif, féminin et approprié est à la fois attrayante et contradictoire pour Cheung, l’incitant ainsi à explorer la matière et le langage des perles d’une manière qui offre un sens plus libre de la parure. Soutenue par une connaissance détaillée des matériaux et des processus, l’approche distinctive de Cheung en matière de fabrication offre une réponse pleine d’esprit et poignante à la condition humaine, présente dans sa chaîne parfaitement conçue, Pearl Chain – Blush.

Pearl L’humour est présent dans le travail de Frances Wadsworth Jones, qui s’inspire de la tradition pour jouer avec les attentes. Ses perles percées et le recadrage des perles en portraits contemporains renversent complètement la réputation conservatrice des perles. Elle y revient sans cesse, en partie attirée par leur beauté, mais aussi par la façon dont cette beauté est chargée. Frances décrit les perles comme s’accompagnant d’un ensemble d’associations si fortes et implicites qu’il lui est impossible de ne pas s’y intéresser, voire de les perturber complètement.

L’idée de confusion est également présente dans le travail de Melanie Georgacopoulos, dont toute la pratique a été consacrée à la modernisation des bijoux en perles et, plus récemment, en nacre. Dans son travail, la nature paradoxale et intrigante des perles et de la nacre est au cœur de chaque pièce, tandis que l’esthétique reste simple, structurée et intemporelle. Elle s’efforce continuellement de remettre en question les idées préconçues sur ces matériaux organiques et sur la conception traditionnelle des bijoux. Elle considère les perles comme n’importe quel autre matériau et son approche intrépide aboutit souvent à des résultats surprenants, qui sont autant de sculptures miniatures que de bijoux portables.

De même, Caroline Broadhead ne se limite pas par l’échelle physique ou la portabilité des bijoux, bien que le concept de bijou ait été un élément constant tout au long de sa carrière de plus de cinquante ans. Ses œuvres récentes ont été confrontées à l’image d’une perle, créée par une configuration méticuleuse de minuscules perles de verre, où de petites unités individuelles sont rassemblées pour former un ensemble plus grand représentant une sorte d’unité et de travail d’équipe. Broadhead est attirée par l’idée qu’une chose ou un matériau peut faire référence à un autre. Dans Frilly Pearl Necklace, les perles de verre servent à représenter une autre sorte de perle avec un sens différent de la valeur et de la tradition.

PearlD’une manière très différente, Maria Militsi met en relation étroite des objets, des matériaux et des idées différents pour leur donner une nouvelle signification. Son travail utilise le potentiel des objets comme échos de l’expérience, comme fragments de mémoire et comme marqueurs de perte. En utilisant des objets trouvés, ce sont les objets eux-mêmes qui déterminent le choix de l’inspiration de Militsi. Qu’il s’agisse d’images trouvées de personnes inconnues portant des colliers de perles, de bijoux banals et/ou abîmés récupérés dans les rues de Londres, d’étuis à perles vides provenant de ventes aux enchères en ligne, de restes provenant de vide-greniers, de jouets hors d’usage, etc., ce sont ces rencontres fortuites que Militsi utilise comme point de départ pour embellir, taquiner et évoquer la curiosité, avec l’ajout de perles comme symbole universel de valeur et de mémoire collective.

Helen Britton utilise rarement des perles dans son travail. Quelques perles de Broome, naturelles, singulières, irremplaçables attendaient cette invitation pour créer un petit groupe de pièces. Comme de petits nuages lumineux dérivant dans sa mémoire au-dessus d’un désert industriel, ces perles flottent imperturbablement au-dessus d’une scène d’insouciance fascinante.

Dans le travail de Brooke Marks-Swanson, la répétition et la tactilité restent au premier plan de sa réflexion pendant le processus créatif. S’intéressant au fil d’argent torsadé, soudé à l’or fin, elle poursuit sa réflexion sur la connexion, la répétition, le temps et la patience. Les fils torsadés deviennent des spirales, formées lentement de l’intérieur vers l’extérieur, renforcées par des soudures à l’or, comme la technique ancestrale du filigrane. Les insertions de perles apportent une délicieuse lumière et légèreté à ses créations.

Pour Terhi Tolvanen, les perles sont trop parfaites. Son but ? briser cette perfection. Elle décide donc de facetter, de tailler ces perles. A sa grande surprise, la brillance intérieure des perles est également à l’intérieur. Le facettage change de couleur selon la qualité des perles, des couleurs plus claires aux couleurs plus foncées. Ces découvertes lui permettent de travailler sur le processus de transformation d’un bijou. Par exemple, la métamorphose d’une fleur pas encore épanouie jusqu’au moment où elle est terminée, la fleur n’est plus, il ne reste que peu de choses avant qu’elle ne se transforme en fruit, peut-être. Créer une composition avec des perles sombres et blanches, c’est comme travailler avec l’ombre et la lumière, une sensation de dessin avec la matière.

Pearl

Pour le bijoutier français Ambroise Degenève, la perle est traitée comme une pierre. Il facette la perle pour en révéler les différentes couleurs, parfois jusqu’au noyau qui a été semé dans l’huître. Contrairement à ses précédentes créations, qui consistaient à faire réapparaître les perles après les avoir entièrement recouvertes de cuivre par la technique de l’électroformage, il met ici la perle en valeur, mais encore une fois de manière inattendue.

La mouche est toujours présente dans les créations de Monika Brugger réalisées pour cette exposition. Elle joue toujours avec les mots – les perles en français peuvent être naturelles, en plastique, en verre, en porcelaine – le même mot pour signifier perle. La distinction existe en anglais, pearls ou beads, Monika joue avec ce sens avec ses perles de porcelaine. Et la mouche, presque ridiculement précieuse, apparaît sur certaines perles ! Vanité ? Un peu frivole !

La force de ces dix créateurs internationaux réside dans la diversité des idées et des approches sur un même sujet. Leur travail explore des façons nouvelles et innovantes l’utilisation de la perle, comment elle peut être représentée, que ce soit à travers la manipulation du matériau lui-même, la forme qu’elle pourrait prendre, en faisant référence à sa place dans l’histoire culturelle ou en trouvant des idées narratives et imaginatives; des moyens de réévaluer sa place au cœur du système de valeurs de la bijouterie. Leurs investigations interrogent les usages traditionnels des perles et les situent dans un contexte contemporain, surprenant, humoristique ou ironique.

L’exposition est présentée jusqu’au 27 avril 2024.

Pour toutes informations :

Noel Guyomarc’h [email protected]

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